Il paraît que ce matin-là, le soleil brillait sur le village, comme pour venir réchauffer le cœur des Fenschois qui, depuis le 17 juin 1940, vivaient sous la froideur de l’Occupation.

Plus de quatre années de terreur pendant lesquelles l’ennemi allemand a tenté de germaniser la région, de dénuer l’esprit français de toute légitimité, de faire régner la terreur nazie.

Plus de quatre années au cours desquelles le village de Fontoy s’est distingué, notamment par l’aide apportée aux prisonniers de guerre évadés.

Plus de quatre années au cours desquelles le village de Fontoy a résisté.

Jusqu’à la délivrance.

Jusqu’à la libération.

Jusqu’à l’arrivée de ces soldats américains qui, déjà l’après-midi du 9 septembre 1944, tiraient des obus depuis la route d’Havange, empruntée par les fuyards allemands.

Dans la soirée, ces mêmes Américains entraient dans la rue de Lommerange, allant prudemment de maisons en maisons, en les fouillant. On rapporte avoir entendu quelques coups de feu et le bruit des chaussures ferrées des Allemands qui courraient, pris de panique.

Puis ce fut le silence.

Jusqu’au lendemain.

Jusqu’à ce dimanche 10 septembre où, à leur réveil, les Fenschois ont pu découvrir une armée ordonnée de soldats américains qui, d’un pas décidé, marchait le long des habitations ; sur le haut du Castel, un avion de reconnaissance survolait ceux qui se trouvaient placés côte à côte sur le plateau, surveillant le fond de la vallée.

Ce dimanche 10 septembre où, à nouveau, le drapeau tricolore, à chaque fenêtre, était déployé.

Ce dimanche 10 septembre où le mot « libérés » pouvait enfin être prononcé.

Cet anniversaire ne doit pas être oublié.

Car c’est avec de nombreuses vies que la population fenschoise a dû payer le prix de cette victoire.

Et que sans elles, Fontoy ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.